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Daimler et BMW : deux meilleurs ennemis unis dans les mobilités

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VTC, taxis, autopartage, trottinettes… Les deux constructeurs allemands se sont alliés pour créer une co-entreprise forte de 14 services et 66 millions d’utilisateurs. Objectif : obtenir l’échelle et les fonds pour concurrencer les géants de la tech.

On ne peut pas faire plus concurrents que BMW et Daimler propriétaire de Mercedes. Les deux constructeurs allemands visent les mêmes marchés (Europe, Chine, Etats-Unis) et ont le même positionnement haut de gamme. Pourtant, ils ont décidé de s’allier sur un segment appelé à devenir crucial dans leur activité : les services de mobilité. BMW et Daimler ont reçu l’autorisation des régulateurs pour fusionner leurs divisions mobilités respectives dans une coentreprise. Une alliance sans précédent pour deux constructeurs dans les services de mobilité couplée à une stratégie bien plus ambitieuse que les balbutiements de leurs concurrents en la matière.

Cette nouvelle structure combine 14 services répartis dans cinq verticales indépendantes : Share Now (autopartage), Free Now (VTC, taxis, trottinettes), Reach Now (transport multimodal), Park Now (stationnement intelligent) et Charge Now (réseaux de recharge électrique). Un large portefeuille qui couvre la plupart des services de mobilité et compte plus de 66 millions de clients, sans que l’on sache s’il sont actifs ou non. “A part les voitures volantes, nous faisons tout”, s’amuse le PDG de Free Now, Marc Berg.

Certains de ces services, comme ceux d’autopartage ou de stationnement, existaient chez les deux constructeurs et sont donc en cours de fusion. Tandis que d’autres, comme le VTC français Kapten (ex-Chauffeur Privé, racheté en 2017) ou MyTaxi, sont apportés uniquement par Daimler. Les deux groupes en ont même créé de toutes pièces depuis la fusion, par exemple l’appli de trottinettes en libre-service Hive, lancée à Paris.

Cette fusion permet donc d’augmenter la base d’utilisateurs, mais aussi de partager les lourds investissements en capitaux nécessaires pour égaler “des entreprises technologiques bien financées”, ajoute Joerg Lamparter. Les deux groupes allemands ont ainsi annoncé qu’ils investiraient 1 milliard d’euros dans leur co-entreprise durant les prochaines années, notamment pour recruter mille personnes.

S’adapter aux régulations

Ce large portfolio vise à atteindre une vaste empreinte géographique, avec une présence dans 24 pays, principalement en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Il permet aussi d’adapter les services aux différents environnements réglementaires. C’est particulièrement vrai en Europe pour Free Now, le joyau de la joint-venture regroupant les activités de VTC, taxi et free floating, avec 17 million d’utilisateurs actifs revendiqués et une croissante comprise entre 100 et 150% par an ces quatre dernières années. Les régulations dans le transport de personnes sont très variées sur le Vieux continent, avec des pays assez ouverts aux VTC comme la France ou le Royaume-Uni et d’autres toujours très régulés en faveur des taxis (Allemagne, Irlande, Grèce…). Free Now joue sur les deux tableaux : le VTC Kapten entame son expansion européenne vers les pays qui lui sont favorables, tandis que les applis MyTaxi, Clever Taxi et Beat couvrent déjà la plupart des pays européens dans lesquels la meilleure manière de faire du transport à la demande consiste à mettre en relation les clients avec des taxis.

Unifier marques et services

Maintenant que cet énorme portefeuille est constitué, il s’agira de lui donner un peu de consistance. D’abord en intégrant ces services, alors que l’industrie tente de construire des applis multimodales mélangeant différents modes de transport. Marc Berg se montre assez sceptique sur le sujet, craignant une dégradation de l’expérience utilisateur. La stratégie du groupe s’oriente plutôt vers des intégrations de certains services à d’autres, par exemple les trottinettes de Hive au sein de l’appli Kapten, facilitées par la création d’un compte unique donnant accès à tous les services.

Le milliard d’euros investi par les Allemands ne suffira probablement pas à couvrir leurs ambitions mondiales. Avide d’échelle et de fonds, l’alliance pourrait donc s’agrandir. “Nous sommes ouverts à des partenaires additionnels qui pourraient apporter des utilisateurs et du capital”, assume Joerg Lamparter. En attendant, BMW et Daimler poursuivent le renforcement de leur collaboration. Après les mobilités, ils ont annoncé une mise en commun de leurs ressources pour développer des véhicules semi-autonomes, et discutent d’un élargissement de ce travail aux véhicules autonomes plus avancés.

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