Sans norme ni interface, la multiplication des applications de track & trace peut nuire à la performance des conducteurs. Les API comme solution…
Une appli pour tous
Parmi les critères d’évaluation du taux de qualité des prestations de transport, le suivi de tournées devient de plus en plus important. Il implique la mise à disposition quasiment en temps réel des informations, dès la validation d’une commande jusqu’à la livraison finale. Les expéditeurs exigent une traçabilité à chaque maillon de la chaîne logistique. Ils réclament une remontée en temps réel des preuves de livraison et, de plus en plus, l’ETA des camions en justifiant leur demande par la facilité apparente à déployer des applications mobiles sur smartphone. La réalité est plus complexe pour les transporteurs. La simple adhésion du smartphone ou de la tablette par les conducteurs n’est pas immédiate et implique des investissements en matériels et en formation pour les moins aguerris. Chaque client impose sa propre application ou celle d’un prestataire partenaire. Il faut donc autant de solutions que de clients. Aujourd’hui, un conducteur peut par exemple utiliser une application de réception de ses ordres de missions avec navigation, une seconde de type Shippeo pour le suivi des tournées, une troisième pour dématérialiser la lettre de voiture, ou encore une autre pour contrôler les températures d’une remorque frigorifique. Une hérésie de demander aux conducteurs de « jongler » entre quatre ou cinq applications quotidiennement, sans se tromper ni finir par oublier maladroitement le terminal mobile sous les roues de son camion !
Là encore le transport a besoin de simplification. Certains transporteurs font le choix de développer leur propre application, conçue par et pour eux (XPO, Geodis, Lahaye par exemple). Leur objectif est d’être proactif face à la digitalisation et de disposer d’outils suffisamment performants pour les imposer aux donneurs d’ordres et non pas l’inverse. Mais, pour les petits tractionnaires, le problème d’utiliser plusieurs solutions pour chaque chargeur reste le même. Sans norme ni standard donnant naissance à une « Data universelle » exploitable par tout système, le manque d’interopérabilité continuera de freiner la bonne digitalisation des entreprises. A défaut, ce sont pour l’instant les API qui résolvent en partie la problématique en permettant à des logiciels distincts de partager des fonctionnalités. Dans le but de simplifier les technologies pour les transporteurs, l’écosystème digital du transport doit investir et continuer de développer ces web services.